Novembre 2010 :
Le mois de notre première I.A.C. L'occasion de se cultiver encore un peu!
Voici comment ça se passe :
Il s'agit d'une Insémination Artificielle avec Conjoint. L'acte consiste à introduire les meilleurs spermatozoïdes du conjoint, directement près du col de l'utérus, ce qui permet de passer outre la glaire cervicale, quand elle est inhospitalière par exemple et de moins fatiguer les petits soldats de Monsieur s'ils ont tendance à tirer au flanc.
Il y a tout d'abord une phase de stimulation ovarienne, un genre de coaching du style "Allez les ovaires, allez les ovaires, aaaaalleeeez!", grâce un produit que l'on injecte par voie sous-cutanée pendant plusieurs jours.
"Donnez moi un O! Donnez moi un V! Donnez moi un A! ...."
Ensuite, après moult échographies de contrôle et dosages hormonaux par prises de sang, lorsqu'on détecte le bon moment, on déclenche l'ovulation.
Là si les ovaires ont bien été réceptifs à leur troupe de Pom-Pom Girls, on a de beaux follicules super motivés pour être fécondés ("GO GO GO!!!").
L'ovulation après une stimulation, normalement il y a moins de follicules.
A partir du moment où l'ovulation est déclenchée, le temps est compté.
36h plus tard, il faut introduire les spermatozoides au plus près du col de l'uterus, afin que ceux-ci aient le temps de remonter dans les trompes et s'en aillent rencontrer et féconder les follicules.
Après ce laps de temps, les spermatozoïdes meurent, donc vous l'aurez compris, faut pas se louper.
Ensuite, il faut croiser les doigts et prier tous les dieux qui peuplent notre polythéisme maniaque pendant environ 14 jours, pour savoir si ça a marché.
Largement le temps de claquer une durite donc, je vous l'accorde.
Le 22 novembre 2010 :
Me voici au 3ème jour de mon 22ème cycle (C 22 - J 3).
On attaque les choses sérieuses avec Puregon, 50 unités.
Ca veut dire que je commence à stimuler mon ovulation dès le 3ème jour de mon cycle.
Ca se présente sous forme de stylo : On insère une aiguille fine, une cartouche de produit, on règle sur la dose prescrite, on pince dans le gras du ventre ou de la cuisse, on pique et on injecte.
Ca c'est la théorie. Ca a l'air fastoche hein?
Dans la vraie vie (pardon, dans la pratique), c'est pas exactement ça, du moins pas la première fois et pas trop la deuxième non plus.
Ma super gynéco m'a tout bien expliqué au moment de me donner l'ordonnance, la pharmacienne aussi quand je suis allée acheter mon attirail, et mon pote Internet est à même de me fournir des vidéos pour être bien sûre de tout bien faire.
Donc là, normalement, je suis au top.
Nous sommes le 3ème jour de mon 22ème cycle, il est 20h et je suis dans ma salle de bain.
Mon matos est prêt, j'ai tout compris, j'ai fait tout comme on m'a dit avec l'aiguille, la cartouche, tout ça, allez c'est parti, go go go... et je n'arrive pas à me piquer.
Ca fait bien 10 fois que je me pince le gras du ventre, parce que ouais j'ai choisi de piquer dans le ventre des fois que ça marche mieux, et pas moyen de me décider à planter cette fucking aiguille.
Ma main tremble, j'ai envie de chialer, je m'ordonne de me piquer, bordel avec tout ce gras ca va rentrer comme dans du beurre, allez quoi pique qu'on n'en parle plus!
Et non.
Ha ça, c'est pas le gras qui manque, mais pour ce qui est du courage on repassera!
Pffff comment je vais faire?
Et soudain, l'illumination : M. Lambda bien sûr!! Après tout je lui ai bien épilé sa roubignole à celui là!
Je vais le voir dans le salon et après un débrief il est au point.
10 minutes après on y est encore. Lui non plus n'y arrive pas. Question cran il ne vaut pas plus de cacahuètes que moi!
V'là les super héros en plastique hein!
Bon y'en a marre, ça traine trop là. Je retourne dans la salle de bain, serre les fesses, ferme les yeux, en rouvre un sinon je ne suis pas sortie de l'auberge, me saisis du stylo et pique.
Enfin!
Bon ben en fait ça va, c'est pas si terrible. Comme prévu ça rentre comme dans du beurre, mais pour le coup je n'arrive pas à savoir si c'est vraiment une bonne nouvelle ça.
Enfin voilà c'est fait.
Youhouuu!
Reste plus qu'à recommencer demain...
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