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8 février 2012

Taux hormonal bas, très bas

 

Le Temps a pris une dimension surréaliste, tel un élastique qui se tend et distend au gré d'une humeur qui m'échappe complètement.

4 jours sont passés, à la fois lentement et très vite, pendant lesquels mes bébés ont grossi peu à peu.

Lorna a pris en moyenne 10g par jour, d'un point de vue extérieur je sais que ça parait peu, mais pour nous qui suivons ses progrès avec tant d'inquiétude, cela nous parait énorme.

Daylan commence à ressembler à un petit poupon, ce qui me réjouit jusqu'au plus profond de mon être.

Le jour des premières fois

Lorsque des bébés viennent prématurément au monde, pour établir leur âge on compte toujours en semaines d'aménorrhée (SA), comme pendant la grossesse, jusqu'à la date du terme prévu à la base.

A partir du terme présumé il y a l'âge civil, qui correspond à leur date de naissance, et l'âge corrigé qui correspond à l'âge qu'ils auraient du avoir si tout s'était passé comme prévu.

 

Ainsi donc, mes enfants étant prévus pour le 23 mars 2012, à cette date ils auront 1 mois et 3 semaines en âge civil, mais 0 mois en âge corrigé.

 

Vous suivez toujours? Nan, parce que j'ai eu l'impression que vous aviez un peu décroché là.

Quoiqu'il en soit, cette gymnastique un peu compliquée au début devient vite une habitude qu'on gère les doigts dans le nez.

Le jour des premières fois

Daylan et Lorna ont donc 35 SA aujourd'hui, ce qui fait que nous pouvons essayer de leur donner leur premier biberon, parce que c'est à ce stade que l'on commence quand on n'allaite pas au sein.

C'est un bien petit biberon que nous tenons dans nos mains, remplit d'à peine quelques millilitres de lait et qui n'est pas sans me rappeler ceux que je donnais à mes poupées quand j'étais petite.

Ils en boivent à peine quelques gorgées qu'ils régurgitent d'ailleurs, et ceci représente un tel effort pour eux que nous ne leur donnerons qu'une seule fois par jour, afin de les habituer petit à petit.

Le reste du temps ils continuent à être nourris par la sonde gastrique, qu'ils n'apprécient guère.

Le jour des premières fois

Mais aujourd'hui n'est pas que le jour du premier biberon : on m'annonce ce matin que je dois sortir de l'hôpital, suffisamment remise de ma césarienne; je dois libérer ma chambre.

Et vite si possible, parce que bon c'est pas tout ça mais une dame attend sa place aux urgences gynéco donc si je pouvais ne pas traîner, je serais gentille.

Je soupire donc en faisant mes bagages, tâchant de ne pas évoquer que moi, le jour de mon admission il y a de ça 3 semaines, nous seulement on m'a fait poireauter jusqu'à 15h mais en plus j'avais dû réclamer un plateau repas tardif que l'on m'a fait manger dans une salle d'examen, assise face à un siège gynécologique, plateau posé dessus.

 

Mais bon, j'ai de la compassion pour celle qui attend, je n'ai pas oublié l'inconfort de la salle d'attente des urgences quand on est enceinte et inquiète.

A 10h tapantes, et quelque peu pressée par le personnel, mes valises sont bouclées et je les traine jusqu'au service des soins intensifs de la néonat pour passer la journée avec mes bébés en attendant leur père, qui vient tous les jours après le travail (aux environs de 20h).

Le jour des premières fois

La journée se passe de façon toujours aussi étrange.

En peau à peau avec mes deux bébés pendant des heures, je ne parviens pas à croire que ce soir je rentre à la maison. Sans eux.

Alors j'en profite autant que possible, et j'essaye de ne pas écouter la Culpabilité qui me rabâche en boucle que je vais les abandonner, que demain je ne serais pas là dès les premières heures du jour et que je suis la pire des mères qui puisse exister.

 

Car désormais mon quotidien va sérieusement se compliquer, on peut dire que jusqu'ici c'était plutôt de la rigolade, je n'avais qu'à grimper un étage pour retrouver mes enfants.

Mais dès demain tout va changer.

 

J'habite loin de mon hôpital, et je n'ai pas le permis de conduire. Venir en transports implique de prendre un RER et un bus dont les horaires sont plutôt disparates, et même si je suis suffisamment remise pour être renvoyée de l'hôpital, je ne le suis pas assez pour me taper ce genre de périple.

La solution sera donc que Monsieur Lambda m'emmène en voiture pendant sa pause déjeuner (vers 12h30) et me ramène le soir après sa visite (au alentours de 23h).

Le jour des premières fois

Mais pour le moment je suis avec eux, et franchement la Culpabilité, tu pourrais la fermer un peu parce que je n'ai pas d'autre choix.

Les infirmières de la néonat voient mon angoisse et me rassurent autant qu'elles le peuvent en me disant que mes bébés ne seront pas abandonnés, toute une équipe sera là pour veiller sur eux.

 

Et puis mon mari arrive, nous passons encore quelques heures avec nos enfants.

Et comme ce jour reste quand même un peu le jour des premières fois, pour la première fois Daylan et Lorna sont mis ensemble dans la même couveuse. Ils ne s'étaient pas encore retrouvés depuis leur naissance!

 

Immédiatement Lorna se met à crier au contact de son frère. Elle pleure, hurle, lui met les mains sur le visage, le pousse et lui éternue même dessus.

Il fait une chaleur d'enfer dans le box de la néonat, Daylan est tout rouge, sa soeur fait la moitié de lui mais elle prend toute la place, elle le pousse tant qu'elle peut. Et même si elle lui hurle dans les oreilles, il a un petit sourire qui se dessine sur son visage et il se laisse faire sans protester.

Quand elle se calme enfin, au bout d'un long moment, leurs visages apaisés me redonnent espoir.

 

Ce soir je rentre sans eux, mais eux ils seront ensemble, et ça pour toujours grâce à au lien de gémellité qui les unit .

Le jour des premières fois

Published by Mme Lambda

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"La Procréation Médicalement Assistée sous son vrai jour. Ma vie avant, pendant et après." -Mme Lambda.

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