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29 janvier 2012

SA : 33+3

SG : 31+3

SNUFE : Un neurone? Quel neurone?

 

Aujourd'hui, ça fait déjà 8 ans qu'on s'aime avec Monsieur Lambda.

En me réveillant au petit matin, je repense à ces années traversées ensemble, au bonheur immense d'avancer côte à côte, aux épreuves que l'on a affrontées aussi, cette horreur qu'a été la PMA et comme elle aurait été bien pire sans lui.

Aujourd'hui, j'ai le droit de sortir exceptionnellement pour passer la journée avec mon mari, et ce sera la toute dernière journée de notre vie que nous passerons juste nous deux : ma césarienne est prévue pour demain, à partir de demain nos enfants seront là et nous serons alors des parents, une famille.

 

Le pompon del pomponito

Il est 8h30, mon petit déjeûner n'est pas encore arrivé, il arrive toujours très tard de toute façon.

Je commence à me pomponner, je veux me faire belle pour notre journée en amoureux.

Et puis j'attends. Mon petit déjeûner finit par arriver vers 9h30, et quand je demande où on en est avec l'autorisation de sortie, la sage-femme qui est là me dit que ça arrive bientôt.

Les heures passent, pas de Monsieur Lambda à l'horizon, pas de nouvelles non plus du précieux sésame que j'attends.

Je commence à me dire que c'est du foutage de gueule intégral, me voilà en train de poireauter pour une autorisation de sortie que je n'avais même pas demandé à la base!

Le pompon del pomponito

Cette fameuse autorisation de sortie n'arrivera qu'à midi. Pourquoi cela a t-il été si long? Ce sera toujours un mystère.

Mais voilà, je dois impérativement revenir avant 17h, et le temps que Monsieur Lambda arrive me chercher, il est déjà midi et demie.

Je me sens volée et frustrée, la moitié de ma journée est partie en fumée.

 

Bien qu'aujourd'hui nous fêtions nos 8 ans d'amour sans faille, Monsieur Lambda n'a rien prévu pour cette sortie exceptionnelle. Pas de restau, pas de petit repas amoureusement préparé, rien.

Nous rentrons alors à la maison, ce qui nous prend une bonne heure parce nous sommes en voiture et qu'il faut rouler lentement et prudemment au vu de mon état.

Je suis un peu triste qu'il n'ait pas pris la peine d'organiser quelque chose, mais je me reprends en me disant que ce n'est pas si important dans le fond. Au moins on est ensemble aujourd'hui!

L'Aigreur tord le nez à cette idée et me souffle que quand même, je suis coincée depuis 10 jours à l'hôpital Moisi, franchement c'était pas un effort surhumain que de penser à me faire plaisir et à me sortir la tête de toute cette angoisse dans laquelle je baigne quotidiennement.

 

Le pompon del pomponito

Mais je décide de ne pas écouter sa petite voix perfide, et de faire contre mauvaise fortune bon coeur : Nous voila réunis, chez nous et c'est tout ce qui compte.

Je retrouve aussi mon chat qui me manque beaucoup, et pendant ces quelques heures qui passent à une vitesse folle, j'ai la sensation qu'enfin tout est normal.

 

Mais l'heure de réintégrer ma chambre d'hôpital arrive déjà, et mon mari m'y ramène après cet après-midi partagé entre le plaisir de se retrouver et l'inquiétude de ce qui nous attend demain.

Et moi j'ai le sentiment assez oppressant de retourner en prison.

Le pompon del pomponito

De retour dans ma cellule chambre d'hôpital, on me donne tout ce qu'il faut pour me préparer pour l'intervention du lendemain : Betadine, blouse, charlotte...


L'infirmière m'explique que je dois me laver le corps et les cheveux a la Betadine ce soir, dormir en blouse normalement cul nu, mais comme elle est sympa j'ai qu'a garder ma culotte, on dira rien, puis il faudra que je me douche encore à la Betadine demain matin...

Et le sérieux du protocole, on en dit quoi, sinon?


Je ne demande pas d'explications sur le fait de devoir dormir de façon "stérilisée" dans des draps qui n'ont pas été changés, ni sur le fait de devoir le faire tôt le soir et tôt le lendemain avec le risque de devoir aller faire pipi régulièrement : je suis fatiguée de leur façon de relever tout ce que je peux demander et de l'analyser de façon soit disant psychologique-de-mes-couilles en me faisant passer au choix pour une enfant capricieuse et gâtée, ou pour une stressée de la vie.


Je fais donc ce qu'on me dit, sans arriver a croire que la césarienne est pour demain, que demain mes enfants seront là, même si je suis terrifiée à l'idée de l'intervention qui m'attend.

Le pompon del pomponito

30 janvier 2012

SA : 33+4

SG : 31+4

SNUFE : Pas au courant

 

Il est tôt, genre 6h. J'ai été réveillée en sursaut par une sage-femme venue prendre ma tension, qui a ouvert la porte en trombe.

Elle tombe bien celle-ci avec son tensiomètre, tiens.

Le pompon del pomponito

De toute façon, je n'ai presque pas fermé l'oeil, trop angoissée que j'étais à l'idée d'accoucher, et je suis épuisée.

Je traine au lit mais ne tiens pas vraiment en place, alors je finis par aller me préparer pour l'intervention.

Et je reviens dans mon lit.

Cul-nu, j'attends sans rien boire ni manger ce qui est assez difficile parce que je meurs de faim et de soif.

La césarienne a été programmée en début d'après-midi alors j'ai intérêt à prendre mon mal en patience.

Vers 10h pourtant, c'est mon salut qui entre dans ma chambre, sous les traits d'une sage-femme au sourire niais.

Elle m'annonce la bouche en coeur qu'en fait la césarienne sera pour demain, parce que les places en néonat ne se sont toujours pas libérées,  mais demain on opère "sûr-sûr-promis-juré" me dit-elle.

 

Pardon?? C'est une blague?!

 

Ils se foutent de la gueule des gens dans cet hosto, c'est pas possible.

Je suis à la fois soulagée et à la limite de pleurer, j'en peux plus de cette exécution qu'on retarde de jour en jour, de ce stress qui pèse en permanence sur mes épaules.

On me dit un jour que je dois accoucher de toute urgence, et en fait on laisse mes bébés 4 jours de plus? 4 putain de fucking jours entiers??

Ce suspens aura ma peau, j'en ai ma claque de tout ce bordel, qu'on m'ouvre et qu'on en finisse, merde!

A ce moment là j'en n'ai même plus rien à foutre de ne pas dépasser les 33+5 SA, je sais juste que tout ça, faut que ça s'arrête parce que je vais finir par en crever.

Le pompon del pomponito

J'appelle Monsieur Lambda pour lui dire que ce n'est pas la peine de se déplacer finalement.

Il est aussi écoeuré que moi au téléphone.

Même si on comprend très bien la raison du report de l'intervention et qu'on est tout de même contents que nos enfants ne soient pas envoyé à la néonat d'un autre hôpital, on a du mal à comprendre tout ce foin qu'on nous a fait pour du vent, sans certitude finalement.

On a la sensation que l'équipe médicale ne fait que jouer avec nos nerfs.

 

La journée se passe entre somnolence et totale incrédulité. Il m'est impossible de croire que c'est vraiment pour demain, il va sûrement se passer quelque chose : une éruption volcanique, le chirurgien qui fait une attaque cardiaque, une invasion extra-terrestre, les chats qui prendront le contrôle de la planète... que sais-je!

Le pompon del pomponito

Le soir arrive, et la sage-femme de service cette nuit là m'apporte à nouveau tout le nécessaire pour l'opération du lendemain.

Je lui demande en soupirant si je dois me taper le même cirque que la veille, et elle hallucine carrément quand je lui raconte ce que j'ai dû faire.

Là, elle me dit que non non, je ne dois pas tout recommencer, la douche à la Betadine le matin même avant d'aller au bloc est bien suffisante, et je vais finir par me décaper la peau et les cheveux sinon!

Bon là non plus, je ne relève plus hein.

 

Je vais me coucher, et cette fois je sens que je m'endors.

Je ferme les yeux en croisant les doigts pour passer une bonne nuit, et me retrouver avec mes deux bébés dans les bras dans exactement 24 heures.

Le pompon del pomponito

Published by Mme Lambda

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Les dessous de la PMA

"La Procréation Médicalement Assistée sous son vrai jour. Ma vie avant, pendant et après." -Mme Lambda.

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