Juillet 2010, encore :
Mon rendez-vous avec le gynécologue de l'hôpital Michat est arrivé.
Ma Super gynéco m'a envoyé la bas, car il s'agit de l'hôpital du quartier de son cabinet, qu'elle connait bien et apprécie. Elle a une grande confiance en le médecin que je dois voir.
Avant d'y aller, j'ai tapé son nom dans le moteur de recherche number one : le doc est plutôt pas mal, il est passé plusieurs fois à la télé. Je suis curieuse de le rencontrer, il est jeune et a l'air sympa.
Nous arrivons à l'heure. C'est la première fois que j'ai un rendez-vous médical dans un hôpital.
La salle d'attente se résume à quelques chaises dans un couloir, et en guise de magazines, ce sont des brochures de santé en tous genre qui nous font de l'oeil.
La secrétaire m'a remis une pochette, que je dois déposer dans une bannette collée a la porte du médecin.
Puis on attend. Une autre dame arrive et fait pareil.
Avec une bonne demie heure de retard, la porte du bureau s'ouvre, une patiente en sort, la porte se referme. Une quinzaine de minutes après, le médecin prend un dossier dans sa bannette et... appelle la dame qui est arrivée après nous. On n'a pas le temps de réagir, la porte est déjà fermée.
On est un peu dégoûtés là!!
Alors on attend, et on espère que quelqu'un viendra récolter nos os desséchés en fin de journée.
"J'atteeeeendraaaiiiis...le jouuuur et la nuiiit, j'attendraaaiis toujouuuurs..."
Une heure plus tard, c'est enfin à nous.
On s'installe au bureau du gynéco qui nous demande ce qu'il peut faire pour nous.
Je lui explique qui m'envoie et pourquoi.
Il connaît ma gynéco et semble très impressionné à l'évocation de son nom. Il me pose beaucoup de questions et de fil en aiguille je lui raconte tout : Les essais bébé, les mauvais spermogrammes, la varicocèle, l'hystérosalpingographie, la trompe bouchée, la salpingite, et la cœlioscopie que ma gynéco voudrait lui confier.
Il me demande notre dossier, nous ne l'avons pas : au téléphone la secrétaire du service m'a dit que ce n'était pas la peine quand je lui ai demandé s'il fallait l'apporter.
Le médecin nous regarde longuement et referme le dossier qu'il a ouvert :
"Donc vous venez ici, sans dossier, sans rien. Je n'ai aucun examen sur lequel m'appuyer, je n'ai même pas de mot de votre gynéco, et vous attendez une date de coelioscopie? Revenez quand vous aurez une lettre de votre médecin. Au revoir."
Alors là, j'hallucine : Mon mari a pris une journée de congé pour venir, on a fait de la route, attendu longtemps, déballé notre vie et c'est comme ça qu'on est reçus?
Je commence a m'énerver un peu, à hausser le ton aussi. Le médecin est surpris, je pense qu'il ne s'y attendait pas. Il monte le ton aussi mais je ne me laisse pas faire.
Il s'énerve en nous disant que c'est n'importe quoi, que si ça se trouve l'état du sperme de M. Lambda nécessite une FIV, et qu'il est hors de question qu'on opère pour rien.
Je sais qu'il a raison, mais je ne lâche rien et réexplique que ma gynéco pense que nous avons nos chances pour une réussite naturelle. J'insiste en disant que je ne sortirais pas de ce bureau sans un rendez-vous ultérieur très proche. Nous convenons d'une date sur la semaine suivante.
Je suis furieuse, et nous filons immédiatement chez ma gynéco, récupérer le précieux sésame.
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